Au moins, tout le monde avait l'air d'avoir compris la plupart des choses qu'Akio avait expliqué, ce qui lui convenait parfaitement. En revanche, la jeune fille faisant partie de la petite famille fut observatrice, ou non, peut-être que ses manières étaient trop évidentes, et lui déclara qu'il avait l'air d'expédier rapidement l'accueil. Le militaire fronça les sourcils, mais ne s'énerva pas pour autant, et déclara alors :

- En effet. Nous avons un problème technique en ce moment, et c'est la raison pour laquelle Towa-sama ne peut vous recevoir. Or, moi-même, je suis bourré de travail. Cependant, si vous avez le moindre problème, vous pouvez venir me voir.

Mais une autre question lui fut posée, ce à laquelle le bras-droit dut répondre rapidement :

- Normalement, vous ne devrez quitter la station que pour les missions. Mais pour des raisons personnelles, si vous nous faîtes part de la raison et du lieu, rien ne vous empêchera d'y aller. Comprenez que nous faisons très souvent la chasse aux taupes.

Oui, les espions. Et ça, il y en avait souvent, mais heureusement, la plupart pouvaient être interceptés à temps, et le système de Towa était vraiment très utile, on ne pouvait le nier. Une autre question lui fut alors posé, mais un autre rescapé répondit avant lui, déclarant qu'il l'aiderait à chercher. Bon, eh bien, tout semblait résolu, à l'exception que l'autre homme louche au casque ne savait pas se servir de son bracelet. Il regarda alors l'autre type qui voulait l'aider, lui intimant de lui apprendre à s'en servir aussi, s'il s'en sortait :

- Pas d'autres questions donc ?



Peu importe les mots que Charité employait, le directeur de la Station s'énervait de plus en plus contre lui. La frayeur montait de plus en plus, et l'homme de la vertu ne put s'empêcher de trembler, tout en serrant le poings. C'était dans sa nature d'aider les autres, pourquoi était-il aussi incompréhensif ? Peut-être avait-il fait une bêtise, mais il n'y croyait absolument pas :

- Elle avait été enfermée pour "un doute" ! Et au contraire, à l'entendre, elle n'avait pas l'air d'apprécier le Néant.

Oui, il était possible que cela ait été de la comédie, mais Charité en doutait fort. Il était une vertu, sa raison d'être, son existence, c'était d'aider les autres. Pourquoi vouloir l'en empêcher ? Et Towa ne cessait de le rabaisser, lui rappelant avec force que son but était de servir la Mog's, qu'il n'était qu'un serviteur, avec tous ses compagnons. Et pour accentuer la chose, il frappa avec violence sur le bureau. Effrayé, Charité ne put s'empêcher de reculer, ses tremblements ne cessant pas. Il ne sut que répondre, sachant bien que n'importe lesquels de ses mots énerveraient encore plus le leader.

Le comportement de la vertu irritait fortement le leader de l'organisation de la Mog's, et il le montrait bien tout en s'asseyant et mettant sa tête entre ses deux mains, il se mit à penser, silencieux dans la pièce. La réponse de son interlocuteur était si stupide, tout comme lui, d'ailleurs. Oui, il fallait le croire, Charité était bien trop gentil, mais c'était pour ça qu'il s'appelait comme ça aussi. A vrai dire, Towa ne l'avait jamais apprécié, il le considérait tel comme un boulet, il aurait préféré avoir à la place ...

- ... Les pêchés. Oui, pourquoi on ne m'a pas donné ces derniers à votre place hein ?!

Il regarda alors la vertu avec des yeux de fauves, prêt à attaquer, colérique.

- Tu me déçois toujours Charité ! Tu me désobéis tout le temps, pourquoi n'es-tu jamais avec les autres ? Quand tu es seul, tu ne fais que des bêtises, tu veux vraiment que la Mog's court à sa perte pour un basar pareil ?!

Il sortit alors doucement de son tiroir, un morceau bleu brillant de mille feux qu'il mit dans un bocal.

- Très bien, il est temps de te punir.

Towa lança le bocal contre le mur qui se brisa en mille morceaux, avec l'objet par la même occasion. Cette réaction toucha de plein fouet le corps de la vertu, le déstabilisant brusquement pendant un instant et surtout faisant naître un énorme mal-être dans son propre corps, une douleur imparable qui dure pendant quelques minutes.

Elles étaient longues.

Akio en avait désormais terminé avec les nouvelles recrues. Mais il savait qu'il fallait toujours surveiller de près les nouveaux. Car même si ceux-ci venaient de perdre leur monde, on était jamais à l'abri d'un incident. Et puis, on ne pouvait ignorer que certains étaient maladroits et faisaient beaucoup de bêtise. Ici, on se battait pour protéger les mondes du Néant, ce n'était pas un camp de vacances ! Cependant, il fit un léger signe de la main pour saluer les nouveaux agents, puis remit sa casquette en place. Le boss n'avait pas encore finit, et Akio savait qu'il ne devait pas le déranger, ce pourquoi il préféra retourner à son propre travail.



Charité était en danger. Il le savait, mais il ne pouvait s'enfuir pour le moment. Il n'en avait ni le droit, ni l'occasion, et se trouvait totalement à la merci du chef de la Station, qui bouillonnait de rage et de colère contre lui. La pauvre vertu était totalement effrayée, et il ne put s'empêcher de reculer quelques peu lorsque Towa cria une nouvelle fois. Il se sentit aussi extrêmement mal quand il énonça le fait qu'il aurait préféré posséder les pêchés avec lui. Sur le coup, l'homme avait tellement honte que l'on associe sa bêtise à tout le reste du groupe. Peut-être était-il maladroit, mais que ce soit Force, Espérance, Justice, ou tous les autres, aucun n'était faible ! Il n'avait pas le droit de dire une telle chose :

- C'est faux !

Mais il ne pouvait débattre à ce sujet, Towa prévoyait déjà de le punir, et de ce fait, il sortir de son bureau un morceau bleu qu'il introduisit dans un bocal. Terrorisé à cette vue, le visage de Charité devint blême, et il s'écria aussitôt :

- Non ! S'il vous plaît...

Mais le chef ne l'écouta pas, et aussitôt, jeta le bocal contre le mur, qui explosa alors, l'objet bleu faisant de même. Aussitôt, une douleur lancinante s'empara du crâne de l'homme des vertus, qui hurla de douleur en se tenant la tête entre ses mains. Tombant à genoux au sol, il ne parvenait à se débarrasser du mal qui l'envahissait. Tout en transpirant, il se débattait dans le vide, tombant au sol, tout en continuant de hurler :

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

C'était insupportable, et tellement longs. Plusieurs minutes s'écoulèrent, mais elles semblaient durer une éternité, et Charité avait l'impression de souffrir depuis déjà plusieurs jours. Quand enfin cela cesserait-il ?



Toujours au sol, l'homme des Vertus put apercevoir des collants noirs, avant que la douleur ne cesse enfin, le temps imparti étant écoulé. Force était entrée dans le bureau, sans permission, et fixait avec colère Towa. Ce dernier s'en était pris à un des membres de son équipe, qui plus est Charité, et ça, elle ne pouvait le tolérer. Les bras croisés, son visage était extrêmement dur :

- Towa-sama, j'irai droit au but, je ne vous permettrai pas un instant de plus de malmener Charité, ou une quelconque autre Vertu.

Elle savait que cette phrase provoquerait sa colère, mais cependant, Force n'était pas comme Charité. Elle était beaucoup plus imposante, on la respectait facilement, et elle était surtout une des Vertus les plus puissantes. La soumettre ne servirait à rien du tout, et ça, elle savait pertinemment que Towa s'en rendrait compte.

Towa semblait être quelqu'un de sans-coeur mais il voulait absolument que Charité connaisse la vraie douleur. Il allait maintenant comprendre qu'il ne fallait pas plaisanter avec le leader de la Mog's et que faire de simples erreurs comme celle-ci pouvait l'offenser au plus haut point. Le jeune homme ne regarda même pas la vertu se tortillait de douleur au sol, presque assommé à cause de ça, il préféra fixer les morceau du cristal bleu se remettre en place pour former alors l'état initial, le même qu'avant, témoignant alors le fait que la douleur que ressentait Charité était bel et bien terminé. D'ailleurs, celui-ci gisait toujours au sol, n'en pouvant plus. La chef des vertus apparut violemment, ouvrant la porte, imposant alors le fait que Towa ne devait en aucun cas lever la main sur les partenaire de Force, il eut un sourire et se leva pour reprendre le cristal dans sa main qu'il se permit de replacer dans le tiroir de son bureau, puis il fit face à son interlocutrice.

- Force, je ne t'ai rien demandé.

Disait-il en la regardant bien, droit dans les yeux. Il jeta un coup d'oeil à Charité et soupira.

- Prend-le avec toi, je sais juste qu'il comprendra désormais qu'il ne faut plus qu'il recommence, c'est tout. Tu peux disposer toi aussi.

Charité était complètement étalé au sol, presque inerte. Bien qu'il soit encore conscient, son corps était tellement endolori et son esprit tellement épuisé qu'il ne pouvait plus bouger. Même s'il avait compris ce qu'il arriverait s'il s'opposait à Towa, il n'était pas garanti qu'il s'empêcherait de recommencer.



Force détestait le ton hautain et fier de l'homme face à elle, mais elle ne pouvait s'y opposer, car après tout, il était le chef de la Mog's. Et surtout, le simple fait qu'il puisse prendre l'objet bleu et le remettre dans son bureau prouvait sa supériorité et le fait qu'il pouvait intervenir quand il le souhaitait. Grinçant des dents, la jeune femme conserva ses bras croisés :

- Je le surveillerai de près. Mais là aussi, je refuse de vous voir les toucher une seule fois de plus. Nous sommes vos alliés, pas vos esclaves.

Elle se retourna après ces mots, puis adossa Charité sur ses épaules pour partir avec lui, disparaissant du bureau, et laissant le chef de la Station seul.

La colère qui avait petit à petit disparu suite au différant qu'il venait d'avoir avec les deux vertus, Towa préférait se changer les idées tout en continuant son travail. Il écrivit alors des pages, et consulta quelques livres en rapport avec le Cristal justement. Soupirant et rangeant soigneusement les bouquins, il n'avait encore trouvé aucune réponse, il fallait alors creuser et ce plus loin. Et qui cela, signifie qu'il devra envoyer de nombreuses recrues à son nom sur plusieurs mondes pour dénicher le secret du Cristal et surtout la retrouver, oui, cette personne.

On toqua à la porte. Le chef de la Mog's tourna la tête puis retourna s'asseoir. Il racla sa gorge et déclara.

- Entrez.

Towa regarda alors la jeune femme qui se présentait à lui. Elle émanait quelque chose de noble, voire majestueux. C'était une nouvelle recrue, et il prit alors l'initiative de sortir un bracelet de son tiroir qu'il posa sur son bureau, il avança alors l'objet vers son interlocutrice tout en l'incitant à venir s'asseoir, à prendre place devant lui, pour une bonne communication. Il était sérieux et la neutralité se voyait sur son fin visage.

- Vous êtes une nouvelle recrue, donc. Bienvenue sur la Mog's University. Vous êtes maintenant un agent de cette communauté. Tenez, pour commencer, veuillez prendre ce bracelet, il vous permettra de pouvoir stocker toutes armes, tous objets nécessaires dedans. De plus, ce bijou vous permettra de vous faire rapatrier sur la Station lorsqu'une mission se termine ou alors pour autres choses. Compris ?

Sans que la jeune femme lui donne réponses, Towa continua sur sa lancée.

- Vous avez choisi de poursuivre votre vie sur la Station, vous allez donc devoir vous habituer à mener une vie assez remplie avec de nombreuses missions à accomplir. Pour ces dernières, vous serez convoquée par l'IA de la Mog's, Fuu. Ou alors, parfois ce serait moi. Mais le plus souvent, c'est elle, elle vous enverra un message, enfin vous serez tenus au courant de tout. Pour mener à bien vos missions, il faudrait bien sûr de l'entraînement, vous êtes libres de faire ce que vous voulez, mais notez bien que plus vous vous entraînerez, plus vous pourrez monter en grade pour accomplir des missions avec aisance. Telle est la vie d'un soldat ici.

Il se tut.

- D'autres questions ?







En même temps, arrivèrent les trois vertus ainsi que Joy. Espérance fut celui qui devait porter le petit cochon dans ses bras, Grouik, toujours endormi.

Justice arriva près de la porte du bureau et se résigna de toquer, se retournant vers ses acolytes.

- Il parle avec quelqu'un. Attendons.

Il eut un regard neutre, ses yeux rivèrent vers le côté. Tempérance soupira puis Espérance resta muet. Ces trois hommes ne portèrent pas vraiment le chef dans leur coeur et cela se voyait bien.

Afin de faire son rapport sur sa mission auprès du chef, Joy, armée de béquilles, et accompagnée de trois des Sept Vertus, gonflait les joues tout en avançant avec difficulté. En quoi cela était-il nécessaire de s'exécuter dés maintenant ? Il pouvait pas attendre un peu l'autre idiot ? Bon, non pas que la jeune fille soit faible, bien loin de là, mais elle n'aurait pas été contre un peu de repos. A ce qu'elle sache, c'était pas lui, bien planqué dans son bureau, qui s'était pris deux ondes de choc et qui avait détruit un immeuble avec un bazooka alors que sa cheville était bien amochée. C'était trop facile de réclamer ! Pff.

Mais de toute façon, bien que les quatre comparses soient arrivés devant le bureau, ils ne pouvaient entrer car le sois-disant chef était déjà avec quelqu'un. Ben voyons. Bon, au moins, Espérance se chargeait de Grouick, et le portait dans ses bras. Tout en poussant un soupir, elle s'adossa difficilement au mur :

- N'importe quoi lui.

Et d'ailleurs, elle ne semblait pas être la seule du même avis !

Justice resta alors adossé au mur, près de la porte, il sortit sa montre à gousset et la contempla, un léger sourire se dessina sur ses lèvres. C'était peut-être l'une des premières fois qu'on le voyait avec un regard représentant une tendresse implacable. Pour un objet ? En effet. Cet accessoire était quelque chose de précieux aux yeux de Justice. Un simple gamin habillé de façon aristocrate, froid aux premiers abords, ou alors hautain en fonction de chaque personne qui le rencontrait, était-ce vraiment sa vraie personnalité ? En tout cas, l'objet qu'il tenait dans ses mains montrait qu'il n'avait rien d'une vilaine personne.



Quant à Espérance, il avait les yeux fermés, adossé lui aussi contre le mur, il semblait prendre un peu de repos, on pouvait entendre sa respiration régulière. Il eut d'ailleurs un sourire, rassurant, il émanait une douce aura, et en même temps protectrice. Rêvait-il ? Les mains dans les poches, il se laissa aller, tombant petit à petit dans les bras de Morphée si Towa n'intervenait pas maintenant.



Tempérance avait le petit cochon dans ses bras et le regardait, son regard vide de sentiments et pourtant de sa main gantée et blanche, il caressa la tête de l'animal endormi.



Brusquement, Towa ouvrit la porte et n'eut pas été surpris de la venue des quatre. Il hocha de la tête, balaya son regard puis rentra dans la pièce tout en élevant la voix donnant alors l'ordre à l'agente ainsi qu'aux vertus de venir dans le bureau.

Autour de Joy, les trois Vertus étaient partis dans leurs pensées, la laissant seule, appuyée sur ses béquilles. Enervée par sa situation, la jeune fille ne pouvait pas réellement faire grand chose, et elle ne pouvait même pas s'occuper de son nouvel ami Grouick, car ce dernier était toujours évanoui dans les bras de Tempérance. Et avec sa cheville en compote et toutes ses blessure, elle ne pouvait pas réellement s'occuper de l'animal.

Jouant à gonfler ses joues puis à les dégonfler, l'agente regardait la porte du bureau en se demandant quand est-ce que cet hippopotame nain allait la faire entrer. Ce sale type la faisait sortir de l'infirmerie pour qu'elle fasse un rapport, alors qu'elle avait bien envie d'une bonne douche, d'une bonne nuit de sommeil et d'une bonne bouteille de vodka. Bien entendue, elle n'avait pas le droit. Ben voyons.

Soudain, la porte s'ouvrit brutalement, et Towa leur intima d'entrer dans le bureau en le suivant. Agacée par son comportement, mais forcée de lui obéir, Joy le suivit en s'appuyant sur ses béquilles. L'intérieur n'avait pas tellement changé depuis la dernière fois, mais en même temps, ce n'était pas vraiment étonnant. Doucement, elle se plaça devant lui :

- Hum.

Les trois vertus entrèrent alors en silence à la suite de Joy, Espérance prit donc la peine de fermer la porte doucement. Ils se mirent en ligne tout en restant derrière la jeune agente, ils restèrent silencieux.



Ils savaient déjà ce qu'ils devaient faire : se taire. Les yeux de Towa leur avaient ordonner avant même qu'ils n'entrent dans la pièce. Celui-ci reprit place et tendit sa main vers Joy, puis désignant de celle-ci le siège qui se trouvait juste devant son bureau. Il fixa son interlocutrice, la dévisageant presque de son regard sévère et ses yeux brillants.

- Mademoiselle Clyne, vous avez été affectée à la mission qui se déroulait en Russie avec un Mercenaire. Au vues de vos blessures, vous avez failli y rester, je suis fier de vous revoir parmi nous. Maintenant faites-moi votre rapport. Je vous prie.

Le silence des trois Vertus n'avait fait que rendre l'atmosphère encore plus glaciale, et Joy n'aimait pas du tout ça. Justice, Espérance et Tempérance avaient l'air tellement puissants, alors que cet abruti de chef devait être bien plus faible. Gonflant les joues, mais se doutant bien que cela ne changerait pas grand chose à la scène, la jeune fille ne fit qu'obéir en s'avançant vers le fauteuil pour s'y asseoir, déposant les béquilles à ses côtés. Maintenant que le leader lui demandait un rapport, elle devait le faire. Mais qu'est-ce que c'était ennuyeux ! En plus, il avait pas à être fier ! Personne n'était fier de Joy ! Personne !

Grinçant des dents, l'adolescente commença à parler :

- Après m'être alliée à un Mercenaire du nom de Ryu, nous sommes allés en Russie. Là-bas, la chaleur était étouffante, au point même qu'un incendie s'est déclaré dans un immeuble. L'autre abruti s'est donc empressé d'aller mourir en courant à l'intérieur sauver des gens, et donc je l'ai suivi. A l'intérieur, on a trouvé un machin bleu, qui ressemblait à un bijou, mais quand j'ai voulu le prendre, j'ai été agressée par ce dernier !

A l'entendre, son récit n'avait ni queue ni tête, et elle ne cherchait pas non plus à l'arranger pour son patron. Emportée par ses "exploits", la jeune fille continua !

- Et juste après, il faisait froid ! J'ai réussi à m'en sortir, mais le Mercenaire ne s'est pas occupé de moi, préférant sauver la vie d'une fille qui nous avait suivi avec son petit cochon ! D'ailleurs il est là ! Et après, j'ai pris mon bazooka et j'ai détruit l'immeuble pour enterrer le machin bleu afin que l'onde de choc ne tue pas tout le monde. Et après, je me souviens plus.

Tant mieux pour Towa d'ailleurs, car parler plus n'aurait probablement fait que l'embrouiller.

Tout en écoutant le récit de son agent, Towa ne la quitta pas des yeux, d'ailleurs, il fixa les siens avec une sacrée attention, il lisait sur ses lèvres. Tout ce qu'il savait de cette mission était le fait qu'il y avait un dérèglement climatique assez étrange en Europe, elle n'était pas aussi importante lorsqu'il entendit la suite du rapport de la Clyne. Le supérieur de la Mog's se braqua sur place, il ne laissa pas son interlocutrice l'initiative de continuer qu'il s'empressa de lui poser sa première question.

- Ce "machin" bleu, c'est bien du cristal dont vous parlez ?

Quant aux trois vertus, ils attendirent le bon moment pour pouvoir intervenir.

Non mais qu'est-ce que c'était que ça ? Parce qu'il était son supérieur, ce sale type se permettait de lui couper la parole pour lui poser une question idiote ! Quel empoté, vraiment, Joy ne le supportait pas du tout. D'ailleurs, ça lui ferait bien les pieds qu'elle ne lui réponde pas. Mais dans son esprit, une petite voix, qui en général n'avait pas beaucoup d'importance, lui intimait de lui donner une réponse sans tarder. A cet instant, la jeune fille gonfla les joues. Cependant, cette petite voix avait raison. Qui sait ce que ce Towa pourrait faire à son Bazooka, si elle n'était pas apte à lui répondre ? Croisant les bras, l'agente déclara aussitôt :

- Ben ça y ressemblait. Je crois que les trois derrière l'ont prit, ou je sais pas qui. Et c'est malpoli de couper la parole !

Eh, répondre ne l'empêchait pas de lui faire la morale après tout ! Et elle n'allait pas s'en priver. Être chef ne le mettait pas au-dessus de tout, et la moindre des politesses était au moins de la laisser finir. C'est qu'elle était blessée en plus !

A la réponse détaillée de la demoiselle, Towa fixa désormais les trois vertus qui restèrent de marbre. D'un regard et sans rien dire, la chef de la Mog's University avait réussi à ordonner à Justice de lui donner le petit cristal qu'il avait réussi à prendre en Russie, sauvant en même temps l'Etat.



L'enfant s'exécuta et posa le bocal contenant la pierre bleue, brillante et émanant une énergie puissante que même le contenant pourrait se briser d'une minute à l'autre si le pouvoir du cristal dégénérait comme en Russie. Towa prit alors l'objet et le contempla d'un air indifférent qu'il reposa aussitôt devant Joy.

- Vous avez donc été blessée par cette chose ?

En fait, il se fichait royalement s'il y avait des sauvés ou non. Il ne montra aucune émotion surtout, l'animal que la Clyne avait mentionné dans son histoire fit soupirer Towa une première fois. Tout ce qui l'intéressait était le cristal enfermé dans le bocal. Il ignora aussi l'essai de moral de sa nouvelle recrue, il ne fit que sourire.

- Mademoiselle, vous aviez fait du bon travail. Qui pourrait croire qu'une jeune fille comme vous pouvait trouver un objet rare qui servirait au renforcement de la Mog's ? Je vous félicite. Ainsi que votre partenaire, Ryu, n'est-ce pas? Fuu m'a fait le rapport que l'Etat russe était hors de danger, le climat étant revenu à la normal désormais.

Joy ne l'avait absolument pas remarqué. En fait, si elle l'avait su, elle se serait même éloignée immédiatement de Justice à l'instant même où il s'était approché. Mais comment aurait-elle pu savoir que le garçon des Vertus possédait le Cristal sur lui ? Cette chose qui avait probablement tué Meryl, et privé Grouick de sa maîtresse, et qui l'avait elle-même réduite à marcher avec des béquilles pour les prochains jours, était quelque chose qui ne lui plaisait absolument pas. Mais l'adolescente avait appris à ne jamais montré ses sentiments, et particulièrement en présence d'un homme dont elle ignorait tout. Empêchant même un simple frémissement de lui échapper, elle redressa les yeux en direction de Towa, qui lui demandait si c'était le Cristal qui l'avait mise dans cet état :

- Oui, c'est ça.

Après cela, ce dernier se mit à la féliciter. Cependant, Joy n'en était pas contente. Elle sentait qu'il était presque en train de la railler. Alors que le rouge lui montait aux joues, la jeune fille posa les mains sur la table pour fixer le chef de la Mog's droit dans les yeux. A l'entendre, elle avait l'impression d'avoir fourni une arme à un fanatique :

- Ouai ben c'est pas la peine de vous moquer ! Ces machins bleus, je pourrai vous en ramener des dizaines ! Et ça veut dire quoi "qui pourrai croire" ? Ne vous moquez pas de moi !

Towa resta impassible aux changements d'humeur de Joy. Il esquissa seulement un petit sourire qui s'efface rapidement faisant place à son regard neutre. Il observa le petit cristal dans le bocal puis le reposa sur le bureau. Il ne manqua pas de montrer le fait qu'il était content de la demoiselle, elle avait quand même réussi haut la main la mission imposée.

- Mademoiselle, vous êtes blessée, je vous propose un peu de repos pour que vous puissiez récupérer un bon coup avant votre prochaine mission alors.

Il regarda alors les trois vertus, immobiles et silencieux, attendant alors les ordres, Towa ne fit que leur ordonner de se retirer de la pièce, ce qu'ils firent en toute discrétion et prirent la porte.
Tempérance, lui décida de sortir aussi mais de rester près de la porte du bureau, gardant le petit cochon qui semblait appartenir à la Clyne, désormais. Enfin, le chef, était seul avec l'agente.

- Mademoiselle Clyne, aviez-vous rencontré d'étranges personnes ? Une jeune femme aux cheveux sombres, noirs ?

Les yeux de Towa reflétaient alors encore plus le sérieux.

Bon, peu importe ses mots, jamais ils ne semblaient atteindre le chef de la Mog's, qui restait impassible, ou même SOURIAIT ! Et ça, Joy n'aimait pas. Oh mais elle finirait bien pas trouver ! Il n'était pas dit qu'elle ne trouverait pas un moyen de le faire plier et d'en faire un chien à sa botte ! Mais pour l'instant, il fallait qu'elle trouve qu'est-ce qui lui permettrait de s'occuper de lui, et pour cela, elle devait se calmer, ce pourquoi lorsqu'il lui proposa d'aller se reposer, elle hocha la tête :

- Bon d'accord, il faut bien que mes os solides se reposent.

Cependant, quelque chose de bizarre se produisit. En effet, Towa fit signe aux trois Vertus de quitter la pièce en silence, mais quand vint le tour de l'agente, il l'interrompit en lui posant une question. Une femme aux cheveux noirs ? Personnellement, Joy n'en avait absolument pas le souvenir :

- Non. Juste des gens normaux, et une filles rousse et son cochon, rien de plus.

Et puis qui était cette fille d'abord ?