Aoutch... J'ai l'impression qu'un camion m'est passé dessus... Mon second réveil est bien moins agréable que le premier, et j'ai une belle migraine... Bon, à première vue, je suis enfermée, et... Cette fois ci, ils m'ont confisqué mes armes... Logique, mon auréole à du réapparaitre lorsque j'ai perdu connaissance... Bon, je me suis faite laminer... J'aurais pas du perdre le contrôle... Mais je ne parviens pas à supporter l'idée d'avoir perdu ma dernière famille... Et pourtant, il a raison, le délai a certainement été dépassé...

L'abattement dans lequel je tombe est tel que je ne me préoccupe même pas de chercher à sortir... Un petit bout de moi me dit que s'ils m'ont enfermés, c'est qu'ils n'ont pas l'intention de me tuer (pas de suite, toujours) et donc que je pourrais m'occuper de sortir une fois que je me serais calmée... L'autre partie en a rien à foutre... Assise par terre, adossée au mur face à la porte, j'ai les bras qui entourent mes genoux, et je semble totalement partie ailleurs, dans mes pensées... Je ne remarque même pas les quelques larmes qui me coulent sur les joues avant qu'elles ne tombent sur mes jambes.

Un bruit dehors? Je sèche rapidement mes larmes, me relève, comme mue par une sorte de fierté. J'attends, les bras croisés, adossée au mur, et je verrais ensuite ce que je ferais... Même si je pense me tirer...

Tout en sautillant, tel un bienheureux, Charité descendait les escaliers. Il avait reçu une excellente nouvelle, et espérait au plus vite s'en emparer. On lui avait indiqué qu'elle se trouvait au sous-sol, ce pourquoi il s'empressait d'y aller, un grand sourire s'étirant sur son visage. En fait, à le regarder ainsi, on avait l'impression de voir un enfant, et de s'en moquer par ailleurs, à cause de son costume costard-cravate. Et pourtant, il s'agissait bien d'un homme. Gamin dans sa tête, certes, mais adulte physiquement, tout de même.

Enfin, il arriva devant la porte, et l'ouvrit en grand pour trouver son trésor. Mais en scrutant la pièce, il s'aperçut qu'il était dans la prison de la Mog's, et que, de surcroit, il n'y avait pas la moindre trace de petits gâteau, et aucune odeur sucrée ne s'en dégageait :

- Oh non ! Espérance s'est encore moqué de moi >.< !

Déçu de ne pas avoir trouvé ce qu'il cherchait, Charité s'apprêtait à se détourner, lorsqu'il s'aperçut qu'il y avait quelqu'un, au fond, derrière les barreaux. Curieux, il s'avança un peu :

- Bonjour. Que faîtes-vous ici ? Vous avez l'air un peu jeune pour mériter d'être là.

Pour tout dire, il la voyait comme une enfant. Et une enfant ne pouvait pas commettre d'acte aussi horrible pour qu'elle mérite d'aller en prison, n'est-ce pas ? Il avança alors doucement ses mains vers les barreaux, pour la regarder. Il n'y avait pas de pitié ou de mépris dans son regard, juste de la curiosité. Il ne voyait pas la petite comme une bête de foire non plus, mais cherchait à comprendre.

Ben par les pruneau de la St jean, c'est quoi ce type? J'ai jamais vu d'adulte marcher comme ça en sautillant... De gosses non plus, d'ailleurs... Je ne peux empêcher mon sourcil de se hausser à cette vue, intriguée. Même l'intonation est plus celle d'un enfant que celle d'un adulte... Visiblement, il ne s'attendait pas à me voir là, puisqu'il vient me voir, visiblement plein de curiosité.

Ce que je fais là? Bon, alors soit il est pas au courant, soit il joue le jeu (un adulte ne peut pas être aussi naïf et candide?!) bon, ben, allons y pour ce qui s'appelle... L'ironie acide... D'un ton faussement léger, je réponds donc

"Je prends le thé..."

Franchement qu'est-ce qu'il veut que je fasse là?! D'ailleurs c'est une bonne question, en fait... Ils s'attendent à ce que je leur donne des informations sur les nihilistes? J'ai aucune idée de qui ils sont... Je ne connais que très peu de choses de cette organisation, en fait... Je ne crois même pas connaitre les noms des chefs... Tiens, il est toujours là, lui? D'accord j'ai pas réfléchi longtemps mais quand même! Enfin...

"Et vous, vous faite quoi, là?"

Si ce type peut m'en apprendre plus sur ce qui se passe...

Charité était une des vertus, et de ce fait, il était incapable d'éprouver de la méchanceté ou du mépris envers quelqu'un, peu importe qui. Ce pourquoi il ne comprenait pas vraiment le ton acerbe que prenait cette enfant à son égard. Même s'il savait que ce n'était pas vrai, il n'en fut pas vexé, et au contraire, eut un sourire :

- Je voulais juste connaître les raisons pour lesquelles vous étiez ici.

Quand bien même le jeune homme était incapable d'être méchant, il savait une chose. Il avait beau être à la Mog's University, il ne l'aimait pas vraiment, à l'exception des magnifiques gâteaux qu'on pouvait lui offrir, bien sûr. Pourquoi ? Les raisons ne peuvent être dévoilées, mais ce qui était sûr, c'est qu'il émettait l'hypothèse que la petite soit enfermée par erreur ou méchanceté, ce pourquoi il souhaitait une réponse. Mais comme elle venait de poser une question en première :

- On m'a joué un tour, et j'ai atterri ici ! Je suis Charité, et vous ?

Il continuait d'afficher un très grand sourire, comme pour être rassurant. En même temps, il n'y avait pas grand chose en lui qui permettait d'inquiéter les autres.

Il se laisse pas décourager le bonhomme... Au moins, il sait reconnaitre de l'ironie quand il en entend, il n'est pas aussi naïf qu'on aurait pu le penser. Quelqu'un qui lui aurait joué un tour? C'est une maison de fous cet endroit... Mais bon...

"Angie."

Voyons si il était possible de se servir du jeune homme pour sortir? C'était pas très honnorable, mais j'ai pas envie de rester là. J'ai des plans pour le futur...

"Divergence d'opinion avec le gars aux cheveux bleus... Tu vois de qui je parle? Il veut que je reste ici, et moi je veux pas participer à leur guerre stupide..."

C'est un pléonasme tient... Une guerre intelligente, ça n'existe pas... J'ai fait exprès de le tutoyer et de prendre un ton un peu plus doux, plus proche de celui que j'utiliserai pour parler à un enfant. Attention, pas le ton débilisant de certains adultes! Simplement un ton un peu moins rogue, moins agressif. Les enfants ne sont pas idiots, et je ne suis pas du genre à materner, mais ils ne sont pas responsables de ma colère contre l'humanité. Et là, c'est le gars aux cheveux bleus que je veux poutrer, pas celui là, tout juste sorti de l'enfance! Enfin, pour ça, faudrait déjà que je me casse... Et pour ça, faut voir si le poisson mort à l'hameçon... Pour ça aussi que j'ai pas menti... Certaines personnes sont plus sensibles que d'autres aux mensonges...

Oh, Charité était content ! La petite fille avait enfin changé de ton avec lui, arrêtant d'être sarcastique en adoptant des paroles plus gentilles et sincères. L'homme des vertus était vraiment très content, et se promit intérieurement qu'il s'offrirait une grosse part de tarte aux fraises à l'occasion. Dommage que Gourmandise ne soit pas avec lui. Mais peut-être que Tempérance, même s'il était plus timide avec ses goûts sucrés, accepterai de manger avec lui. Mais il fallait redescendre sur Terre. La petite s'étant présentée, déclarant s'appeler Angie, puis lui déclara alors qu'elle était là parce qu'elle ne souhaitait pas participer à la guerre opposant la Mog's University au Néant.

Charité était choqué ! Comment pouvait-on se permettre d'enfermer une petite fille pour de telles raisons ? Nous n'étions plus au douzième siècle, que diable ! Cependant, il comprenait la situation d'Angie, car lui même était un peu dans cette obligation, m'enfin, c'était pas non plus comme s'il était obligé tout court. Elle parlait d'un mec aux cheveux bleus... S'agissait-il d'Akio ? Ou de Nero peut-être ? Les deux bras-droit de Towa avaient approximativement la même couleur. Doucement, Charité s'avança alors vers la petite :

- C'est vraiment horrible ! Je ne peux pas vous laisser ainsi, vous avez besoin d'aide !

Après tout, n'était-il pas la Générosité ? Et voir une personne dans le besoin l'obligeait à venir l'aider. Ce pourquoi il se mit à rechercher la clé :

- Je vais vous aider à partir, et vous donner les moyens de quitter la Mog's. Parce que si vous restez, on vous remettra en prison.

Sitôt qu'il la trouva, il ouvrit alors la grille qui barrait la route à Angie, enfin.

Bon, je retire ce que j'ai dit... C'est un grand naïf. Mais bon, un grand naïf qui va me servir, alors... Tandis qu'il cherche la clef, je scrute le reste de la prison, à la recherche de l'endroit où ils ont pu coller mes armes... J'vais pas partir sans, quand même! Lorsque le "gamin" se pousse un peu, je repère un coffre dans lequel semblent être rangé un certain nombre d'affaires... Sitôt sortie, je souris au jeune homme, de ces sourires que j'adresse aux enfants, pas vraiment joyeux ou autre, mais plus une sorte de "reconnaissance", avant de me diriger vers le coffre.

"Je dois d'abord récupérer mes armes... C'est un cadeau de ma famille..."

C'est vrai du poignard. Cat me l'avait passé après que j'ai perdu le mien en combat... Lorsque nous avions retrouvé le mien, elle l'avait pris, et m'avait fait signe de garder le sien... Ils étaient identiques, mais bon, moi, j'y voyais une différence...Oui, je sais c'est stupide...

Prenant les clefs des mains de charité, j'ouvre le coffre et souris (un vrai sourire cette fois) en sentant mon auréole revenir sur ma tête, tendis que j'attrappe mon poignard et le rattache à ma ceinture.

"Je te suis. Où va-t-on?"

Je ne lui dit pas qu'il est... Déconseillé de me mener en bateau, parce que ça briserait l'image que je m'efforce de lui renvoyer... Mais c'est plutôt clair pour moi...

Après avoir libéré la petite fille des geôles de la Mog's University, celle-ci avait prit la clé des mains de Charité, ce dés qu'elle lui adressa un sourire reconnaissant, puis se dirigea vers un coffre où elle déclara y avoir vu ses armes qu'elle souhaitait récupérer. Cadeau de sa famille. Oh, bien sûr, c'était tout à fait compréhensible, et l'homme des vertus le savait bien. Il s'empressa tout de même de récupérer la clé des mains de la petite dés qu'elle eut ses armes en main, afin de refermer la porte de la cellule, et de reposer à l'endroit où il l'avait trouvé.

- Voilà !

Il eut un nouveau sourire, et un petit coeur apparut près de lui. Charité était content, tout allait bien. Sauf que, maintenant, il fallait escorter la petite à la salle des Gates, et ce sans être vu. Oh, cela ne devrait pas non plus être un gros problème. Il indiqua alors la porte de sortie à Angie :

- Non loin d'ici, il y a la salle des Gates. C'est la salle de tous les portails magiques vers les autres mondes. Comme ça, vous pourrez partir.

Il fallait probablement l'y guider pour ça, mais il fallait qu'elle donne son accord.

Le jeune homme me reprit la clef des mains, pour refermer la porte et recacher la clef. Logique, s'ils trouvaient la porte ouverte et la clef sur la table, ils auraient des doutes... Hm... Inutile de s'amuser à en rajouter dans la mise en scène, ils ne connaissaient pas mes pouvoirs. Je laisse donc faire mon "complice", me contentant de réfléchir... La salle des gates, hein? Je sais ce qu'est une gate, c'est comme ça que nous faisaient voyager nos "instructeurs" lors des missions. Bien évidemment, je n'ai jamais eu le moyen d'ouvrir moi même ces portails, pas plus que les autres d'ailleurs. Mais j'ignorais qu'il pouvait exister des "salles des gates", les seules que j'aie vue étant ouvertes de façon temporaires par le biais des bagues... Aussi pour ça que j'avais volé la mienne... Qui est maintenant semble-t-il inutile, et probablement trop bien gardée pour que je puisse la retrouver... Mieux vaut ne pas abuser de la gentillesse de charité, si je veux rester discrète. Trouver un endroit peinard. Tenir la promesse. Et pour cela, devenir plus forte.

Pour commencer, savoir où aller...

"Je te suis."

Le poignard caché dans ma manche, pret à tomber dans ma main en cas de besoin, j'emboite le pas au jeune homme. La meilleure des tactiques pour se cacher dans un endroit peuplé (et de ce que j'ai vu, c'est le cas de celui ci) est d'avoir l'air légitimement là. C'est la raison pour laquelle je marche aux cotés du jeune homme, l'air détendue, bien qu'analysant tout ce que je voix, entend et sent, prête à réagir à la moindre alerte.

"Tu me conseillerai quel monde, dis moi?"

Si je ne me suis pas trompée, et d'après ce que j'ai vu, il va faire la conversation tout le trajet, je n'aurai qu'à écouter et réfléchir. En espérant qu'il ne dira pas un mot de ma présence ici, mais vu qu'il semble avoir compris qu'il fallait être à peu près discret...

==> salle des gates