Ville carrefour du monde de Done, elle occupe une place importante dans les transports au vu de sa position assez centrée sur la carte du monde, possédant 4 gares connectées aux plus grandes villes du mondes : Deling City, ou encore Esthar. Plusieurs autres bâtiments importants s'y trouvent, notamment le siège de diffusion télévisuelle et radio, ou encore Timber Maniacs Office, qui diffuse des magazines populaires à travers le globe. Timber a une atmosphère mélangeant nouveauté et ancienneté, avec des maisons et magasins bâtis sur de la pierre et sa station TV aux allures futuristes.

Thème pour être dans l'ambiance ;)

[ => Antre de Lullaby]

Chico sortit du portail et avança de quelques pas dans cette ville qu’il n’avait jamais vue. Celle-ci était assez jolie et assez originale. On pouvait y voir beaucoup de maisons toutes faites de pierres, alors que d’autres bâtiments avaient un aspect très futuriste. Cela émerveilla le latino qui avait envie de visiter cet endroit avant de faire sa mission. Mais, hélas, il avait un train à prendre. Il fixa son billet de train que son coéquipier lui avait passé juste avant de partir. Il se retourna ensuite vers le portail d’où ce dernier devait sortir. Ils allaient enfin pouvoir se parler franchement même si Chico redoutait cela. Il avait un peu analysé le comportement de son partenaire chez Lullaby et en avait conclu qu’il était une sorte de meurtrier… Ou bien c’était tout autre chose. En tout cas, ils devraient apprendre à se supporter quoi qu’il arrive.
Chico regarda à gauche et à droit pour essayé de repérer la gare et ne pris pas longtemps avant de la voir. Cela fit sourire le latino, il ne fallait pas qu’il rate le train sinon c’était foutu. Il fallait absolument qu’ils aient cette Angel en question, même si Chico ne savait pas vraiment si c’était une fille, un homme ou bien tout autre chose… Il se demandait même comment ils allaient le repérer…
Soudain, le portail se remis en marche laissant apparaitre son coéquipier…

Passer à travers la gate lui fit la même chose que la première fois. C’était comme prendre une première bouffée sur une cigarette après de longs mois d’abstinence : la tête tournait agréablement et tout semblait légèrement recouvert d’un voile impalpable. Il secoua la tête une fois arrivé à Timber, histoire de se remettre les idées en place. Dans sa main droite, il tenait son billet de train et la muselière.
Son coéquipier l’attendait déjà. Il n’avait pas été très bavard dans la grande salle de Lullaby un peu plus tôt et il n’avait aucune idée sur ce que pouvait être le caractère de ce gars. Il ne connaissait même pas son nom… Chris s’approcha de lui et suivit son regard. À 500 mètres devant eux se tenait un bâtiment aux allures futuristes, digne de Blade Runner. Mais il ne jurait pourtant pas avec les constructions plus petites, plus modestes, qu’étaient les magasins et autres tout autour. Il semblait que Timber était une ville commerciale, un carrefour dans ce nouveau monde que Chris et son nouveau pote devraient apprendre à connaître.
Mais ils avaient un train à prendre et devaient se grouiller parce que selon ce que Chris lisait sur le billet, le train arriverait à 45 :12 :24 sur la voie A. Et comme le sociopathe n’avait aucune idée de ce que ça voulait dire, plus tôt ils y seraient, plus ils auraient de chances de choper le train. Il posa une main sur l’épaule de Chico qui était toujours perdu dans la contemplation de cette ville hétéroclite qu’était Timber.

-On ferait bien d’y aller.

Il sourit et ils se mirent en route en marchant vite : pas la peine de déjà attirer l’attention en courant. Chris ajouta ensuite.

-Ah et comment je dois t’appeler ? On sait jamais qu’un de nous doive appeler à l’aide…

Son but n’était pas vraiment de rassurer le petit latino. Mais après tout, des deux, c’était quand même le seul à avoir un 9mm… Le regard de Chris se posa sur l’arme, c’était une arme terrienne, ou semblait l’être… Il venait peut-être du même monde que lui… Puis les yeux de Chris se posèrent à nouveau sur le visage de son coéquipier. Devant eux, la gare se rapprochait, devenant immense.

-Moi, c’est Chris Waters.

Chico était toujours perdu dans ses pensées et dans la contemplation de cette ville assez bizarre quand son coéquipier lui posa la main sur l’épaule. Chico releva instinctivement son regard vers ce dernier. Il avait raison, il était plus que temps d’y aller. Si ça tombe, ils étaient déjà en retard. Chico se déplaça à la même allure que son partenaire. Comme s’ils avaient fait de la transmission de penser. C’était bien connu, courir attirerait l’attention, mais marcher trop lentement les feraient probablement rater le train. Et cela, les deux nihilistes le savaient sans même se le dire.
Son coéquipier lui demanda alors son nom. Et là réflexion qui suivait cette requête fit sourire Chico. Et, après celle-ci, Chico ne pu s’empêcher de voir le regard de son partenaire dériver vers son flingue. C’est vrai que, contrairement à Chico, il n’était pas armé. Mais, contrairement au latino, il était bien plus baraqué. Cela les rendait, quelque part, assez complémentaire. Chico remis alors son t-shirt par-dessus son 9MM comme pour dire : « c’est à moi et à personne d’autre ». Mais c’était surtout parce que le fait d’en avoir un et pas son partenaire, lui donnait un sentiment de puissance.
C’est après ce bref regard qu’il lui dévoila, enfin son nom. Il s’appelait Chris Waters. Cela semblait assez terrien comme nom. Le genre de nom qu’on trouvait dans le pays anglophone. Chico se dit alors qu’il venait peut-être d’une planète semblable à la sienne, si pas la même. Sur ce et tout en continuant à marcher, Chico se décida à répondre à la question de Chris.

-Moi c’est Chico Alvarez. Pourquoi, tu ne sais pas te battre ?

Il laissa apparaitre un petit sourire. Il savait très bien que Chris savait ce battre, son corps le disait pour lui. Mais Chico avait dans l’habitude de narguer les gens. Il regarda alors Waters de haut en bas.

-Tu m’as l’air assez terrien. Pas comme tout ceux que j’ai rencontré jusqu’ici… T’en est un hein ?

On pouvait voir poindre la gare à l’horizon. Et il était bientôt l’heure de faire ses preuves.

Quand Chico se mit à marcher à la même allure que lui sans poser de question, sans se mettre à courir ou à demander à courir, Chris sut, ou du moins présuma, que Chico connaissait les mêmes trucs que lui. A savoir : comment agir, avancer, sans attirer l’attention, sans se faire prendre. Ce qui amenait à la conclusion que Chico avait déjà dut procéder de la sorte.
Le petit latino laissa d’abord Chris se présenter, puis dévoila son nom à son tour. Chico Alvarez. Chris avait tapé juste. En même temps, il avait vécu quelques années dans la cellule voisine de celle de deux leaders de gang latinos… Et Alvarez avait la tête de l’emploi… A la réflexion que lui fit Chico, Chris répondit en rigolant. Il savait bien que ce n’était pas de la provocation : le latino était un peu plus petit que lui et beaucoup moins large. Ce qui ne voulait pas dire pour autant qu’il ne pouvait pas être dangereux. Après tout, ce gringalet de Paresse l’avait bien expédié à travers une pièce.
Son coéquipier avait pris soin de dissimuler son arme quand le regard de Chris s’était posé dessus. C’était en effet mieux de le cacher. Chris ne savait pas si les armes de ce monde ressemblaient à celles des terriens, mais il ne valait mieux pas dévoiler toutes les cartes qu’ils avaient en jeu… Pas maintenant.
Et c’était pareil quant à la façon dont Chico portait son arme : il n’avait pas d’étui, rien pour le caser. Il le coinçait juste entre son ventre et son jeans… Et dans le monde d’où venait Chris, seuls les petits dealers des rues portaient leurs armes comme ça, le canon pointé droit sur les couilles. Chris sourit et lui-même noua une des sangles de la muselière à l’attache de ceinture de son jeans. Il fit le nœud de sorte qu’il n’ait qu’à tirer sur un des liens pour qu’elle se détache toute seule.
A la dernière question de Chico, alors que les deux hommes arrivaient sur le trottoir bordant la gare, Chris répondit à la dernière question de son partenaire par une autre question.

-Ah… Toi non plus t’es pas un X-men ? Je suis de New-York…

Chris poussa une porte d’entrée en verre. Toute la gare était en verre en fait, sauf l’armature qui était faite d’une sorte de métal bleuté rappelant la couleur des vieilles pierres des bâtiments plus modestes alentour. La main de Chris laissa une trace de buée sur le verre qui s’estompa en une seconde, laissant la porte à nouveau totalement propre. C’était une énorme construction aux lignes à la fois courbes et douces et aérodynamiques. Plusieurs portes de verres permettaient d’entrer dans une salle évasée qui devenait plus étroite vers le fond, formant une sorte de cône arrondi et couché.
Alors, ils purent admirer une énorme horloge, tout au fond de la salle. Elle partait du plafond et touchait le sol. Semi-transparente, on pouvait voir au travers les guichets où l’on pouvait acheter des tickets. Il s’agissait d’un hologramme et des gens de toutes sortes, mais pressés pour la plupart passaient au travers pour aller acheter leurs titres de transport.
Sur les côtés, tout le long de la salle jusqu’à l’horloge, ce n’était que commerce de toute sorte. C’était bien pensé puisqu’il fallait passer devant toutes ces échoppes aux tentations multiples pour arriver au guichet.
Chris remarqua que les voies étaient souterraines car deux escalators, toujours dans les mêmes tons bleus, faisaient monter et descendre les passagers.
Chris pris alors son ticket qu’il avait plié et rangé dans la poche arrière de son jeans. Il relit l’heure qui y était imprimée « 45 :12 :24 » et tendit le billet à Chico.

-Tu sais lire l’heure ?

Tout en disant cela, ce n’était pas Chico qu’il regardait, mais bien l’énorme horloge semi transparente. Celle-ci avait trois aiguilles, comme les horloges terriennes. La différence, c’était qu’il y avait également trois rangées de chiffres au lieu d’une comme sur Terre. La première rangée, en bleu, la plus proche du centre de l’engin infernal, allait de 1 à 100. La deuxième, en gris, allait de 1 à 12 et la troisième, en noir, de 1 à 50… Chaque aiguille avait une couleur qui correspondait aux chiffres. Mais cela n’aidait pas vraiment Chris qui restait perplexe.

Tout en marchant, Chico regardait tout les faits et gestes de Chris. Son coéquipier souriait souvent d’un sourire qui n’était pas naïf du tout. Il le regarda accroché la muselière à une des attaches de son jeans. Chico se demandait bien à quoi leur servirait cette muselière… Peut être que l’Angel en question était un chien… Cela serait bizarre… Pourquoi la chef nihiliste aurait besoin d’un chien ? Chico s’arrêta de penser à cela quand Chris répondit à sa question. Non seulement son coéquipier venait bien de sa planète mais en plus il venait de la même ville. Cela fit sourire le latino qui se sentait désormais moins seul.

-Pas un X-men, hein ? Ca me rassure.

Il connaissait bien sûr cette célèbre BD qu’il avait mainte fois lue.

-Moi aussi je viens de New York… On c’est peut-être déjà croisé… Vu ton style tu n’étais sûrement pas un riche diplomate…

Leur conversation pris fin quand ils entrèrent tous les deux dans la gare. Chico balaya toute la gare du regard. Le verre était la matière principale de l’infrastructure. L’architecture était assez moderne et légère par ses courbes. Tout cela entouré d’armatures bleutées. Tout ce bleu donnait une ambiance agréable à cet endroit. La grande horloge dans la salle plaisait à Chico, elle était hyper grande et donc bien visible. Même si les trois aiguilles et les chiffres n’évoquaient rien de clair pour le latino. Derrière se trouvait les guichets… Inutile pour les deux nihilistes vu qu’ils avaient déjà leur billet… Il y avait pas mal de gens, pressés pour la plupart. Et c’était tant mieux car moins ils se préoccupaient des nihilistes, plus leur mission serait discrète. Chico regarda ensuite les différentes échoppes. Il y avait pas mal de trucs intéressant et d’autres trucs que le latino n’avait jamais vu de sa vie. Mais ce n’était vraiment pas le moment de faire les boutiques… Chris lui tendit alors son billet devant le nez. Chico fixa l’heure inscrite. Il avait déjà pu voir cela sur son propre billet. Il fixa alors l’horloge et réfléchis deux secondes. L’aiguille de la rangée de chiffres bleus était sur le 44, celle des gris était proche du 12 alors que celle des noirs était quasi sur le 23… Mais Chico n’avait aucune idée à quelle allure marchaient ces aiguilles… Il continua de fixer l’horloge…

-On va dire que je ne sais pas lire l’heure, ok…

Il refixa ensuite son billet où il était marqué voie A. Il regarda à gauche et à droit, puis vers les escalators qui menaient aux voies. Sur un petit panneau bleu sur l’un d’eux on pouvait voir un grand A dans un bleu plus claire.

-On ferait mieux d’aller sur la voie comme ça on sera sûr…

Il n’attendit par l’accord de Chris et descendit l’escalator sachant très bien que son coéquipier suivrait. Car, depuis le début, ils semblaient être sur la même longueur d’onde.

Chris sourit et hocha négativement la tête lorsque Chico lui dit qu’il n’avait pas l’air d’un riche diplomate. Ouais, loin de là… Et Chris ne fut pas surpris de savoir que le petit latino venait de New-York. C’était gravé sur son front, dans sa façon de marcher, de parler, de porter son arme… Après tout, une grande partie de leur ville d’origine appartenait aux hispanophones venus d’Amérique du Sud, de Cuba ou de Porto Rico…
Mais au moment où ils entrèrent dans la gare, ils se turent, observant l’infrastructure. Mais très vite, ils se reconcentrèrent sur leur mission et sur leur plus gros problème : comment comprendre les références d’un monde dans lequel on vient à peine de débarquer. Christophe Colomb avait dû ressentir ça, et d’après ce que Chris savait, ça s’était terminé plutôt mal pour ce gars-là. Mais Chris sourit à Chico quand il lui dit ne pas savoir lire l’heure.

-Je le savais…

Mais ce que le petit latino proposa ensuite sembla la chose la plus intelligente à faire. Chris suivit alors Chico et ils laissèrent les escalators les mener au sous-sol. Là, il y avait une bonne dizaine de voies… Mais ce n’était pas des trains ordinaires qui arrivaient et partaient. Cela ressemblait plus à des monorails qui glissaient sans bruit, comme s’ils ne touchaient pas le rail.
Ils croisaient des gens qui leur ressemblaient, mais certains patientaient en faisant voler des objets autour d’eux, d’autres changeaient de couleur selon leur humeur, enfin, certains s’amusaient avec des armes digne d’un vieux péplum des années 60… Bref… Tout ça ressemblait bel et bien à un bon vieux comics… Sauf qu’ici, la situation était inversée : sans pouvoirs extraordinaires, ils étaient en minorité.
Les deux hommes avançaient côte à côte. Chris restait calme, comme s’il avait vu ça toute sa vie. Ce n’était évidemment pas le cas et il était impressionné et ne pouvait empêcher son regard de dévier de temps en temps sur l’un ou l’autre individu. Quand Chris repéra la voie A, il attrapa Chico par le bras et accéléra. Mais lorsqu’ils y furent, une autre question se posait et Chris l’énonça tout haut :

-Comment on va savoir si le train qui va arriver est le bon ?

Il regarda ensuite Chico avec un regard interrogateur qui n’altérait en rien cette lueur à la fois malsaine et charmeuse qu’il avait dans les yeux.

-On devrait demander à quelqu’un, tu crois pas ?

Plus qu’une question, c’était un ordre détourné. Mais Chris avait l’habitude de faire à peu près ce qu’il voulait des gens… Quoi qu’il était encore un peu tôt pour jouer à ce jeu avec Chico. Alors il allait attendre de voir ce que le latino allait décider de faire. Chris sourit, passa un bras autour de l’épaule du latino puis dit, sur le ton de l’humour.

-Et si on te demande ce que deux grands gaillards comme nous vont faire je-sais-plus-où, t’as qu’à dire qu’on part en voyage de noce.

Chris rigola discrètement puis lâcha Chico.

Comme prévu, Chris suivit Chico. Cela fit sourire le latino qui regarda son coéquipier en coin étant un rien devant lui. Apparemment, ils continuaient à penser pareil. Ou du moins à ne pas contre dire l’autre. Arrivé en dessous, Chico remarqua plusieurs voies. On aurait dit une gare terrienne… Enfin si on retirait le design des trains qui était assez particulier. On aurait dit des monorails tout droit sortit de chez Superman. Chico fixa alors Chris puis tous les gens qui les entouraient et attendaient leur train. Eux aussi avaient l’air de sortir tout droit d’un comics… Mais bon, après tout ce qu’il avait déjà vécu jusque là ça ne l’étonnait pas vraiment. Chico continua à avancer Chris à ses côtés… Il cherchait des yeux la voie A… C’est là que Chris commença à accélérer chopant Chico pas le bras pour qu’il fasse de même. Le latino se demandait bien pourquoi son partenaire commençait à se presser ainsi. Chico essayait de se dégager mais en vain, Chris était trop fort pour lui. Mais il ne fallut pas longtemps à Chico pour comprendre que son coéquipier venait, en fait, de repérer leur voie.
Quand ils y furent, Chris ne pris pas longtemps à rouvrir la bouche pour poser une question existentielle. Chris avait raison… Comment pourraient-ils le savoir ? Rien ne disait que c’était bien le bon train qui allait s’amener en premier… Chico regarda alors Chris droit dans les yeux et son partenaire fit de même. Le regard de Chris était aussi interrogateur que la phrase qu’il venait de dire, même si son regard n’exprimait pas que cela. Non, Chico voyait bien que Chris cachait probablement une personnalité bien plus complexe que ses questions. Chico réfléchit à une réponse quand Chris proposa de demander à quelqu’un. En soi ce n’était pas une mauvaise idée, il était fort probable qu’un de ces drôles de types pourraient répondre à leur interrogation.

-Ouais t’as raison.

Quelque part, ils n’avaient pas trop le choix. Enfin du moins, la phrase de Chris faisait croire cela. Il fixa Chris droit dans les yeux espérant bien que son coéquipier le fasse. Mais aucun des deux hommes ne semblaient vouloir bouger. Chris préféra passer son bras autour des épaules de Chico tout en riant. Comme s’ils étaient amis depuis longtemps. Chico pris un regard sceptique pendant que Chris lui dit indirectement que c’était le latino qui devait aller demander. Mais ce n’était pas ça qui choqua le plus Chico, c’était cette histoire de voyage de noce. Toutefois, Chico le pris sur le ton de l’humour et afficha un léger sourire tout en jouant le jeu de Chris.

-Ouais t’en fait pas je leur dirais ça.

Chico s’approcha de la personne la plus proche tout en se posant plein de questions sur Chris. Ce type était space c’était certain. Mais ce n’était pas le moment de penser à cela. Il fixa l’homme face à lui. Ce type ressemblait à un terrien appart qu’il avait les yeux qui changeaient de couleurs toutes les secondes. Chico ne cessait de cligner des yeux chaque fois que ceux de l’homme changeaient. Le latino lui posa, alors, la question existentielle que se posaient les deux nihilistes. L’homme, bien sympathique, lui répondit que ce serait le premier à arriver sur la voie. Chico remercia l’homme et retourna près de Chris tout en gardant un mètre de distance avec son coéquipier.

-C’est le prochain.

Puis il fixa Chris.

-Dit tu faisais quoi comme boulot à New York ?

Il se disait que s’il savait cela, il pourrait en savoir beaucoup plus sur Chris.

Chris sentait le regard de son coéquipier sur lui. Mais lui-même ne savait pas à qui il avait à faire. Il avait beau spéculer, tabler sur son apparence, prendre les paris, qu’est-ce qui lui disait qu’il avait raison ? Chico pouvait bien être complètement autre chose comme un fils de ministre ou un riche petit entrepreneur. Même si ce n’était pas trop crédible… Pas du tout. Chris venait de la même ville et à New-York, rien que la façon de parler peut en dire beaucoup sur quelqu’un.
Quand Chris pris Chico par le bras, il le sentit résister, méfiant, mais quand il comprit ce que le sociopathe avait vu, il se laissa entrainer. Et quand vint le moment d’agir, d’aller trouver quelqu’un pour savoir où ils en étaient, le latino comprit assez vite que Chris n’irait pas. Alors il prit la réflexion du serial killer à l’humour et s’en alla trouver un drôle de gars. Mais finalement, peut-être qu’aux yeux de ce gars, c’était Chico qui avait l’air étrange.
Chris regarda Alvarez s’éloigner. C’était la première fois qu’il le voyait de dos. Ses cheveux noirs gominés en arrière reflétaient la lumière bleue ambiante. Il n’était pas très grand et pas très robuste, mais il devait du coup être très rapide.
Chico ne mit pas longtemps à revenir. Chris avait déjà pu remarquer que quand il ouvrait la bouche, c’était pour aller droit au but. Il posait toujours les bonnes questions, sans détour. Et le train qu’ils devaient prendre était bien le suivant sur cette voie… Mais pour combien de temps encore en avaient-ils à attendre ? Aucune idée…
Alors Chris se laissa tomber sur un banc juste derrière lui. Il s’y affala, les mains dans les poches. Ses muscles soudain détendus commencèrent à lui faire mal. Hey, depuis son évasion, il n’avait pas eu le temps de se reposer une minute ! Il sentit alors le sang affluer à ses temps et y battre. Chris ferma les yeux et laissa sa tête tomber en arrière. C’est alors que Chico lui posa une autre bonne question. Mais Chris ne réfléchit même pas et répondit du tac au tac, n’ouvrant qu’un seul œil pour le regarder pendant une seconde avant de le refermer.

-Je déchargeais des camions et je rangeais le contenu dans des pièces de stockage…

Chris ne mentait pas, c’était bel et bien le travail auquel on l’avait assigné pendant son incarcération. Les camions arrivaient dans la cour de la prison et il passait ses journées à ça… Hors du « temps libre » bien évidemment, qui était consacré à transgresser le plus de règles possible du genre « pas de baise », « pas de bagarre », « pas de cri »… Mais comme en transgressant les deux première règles on transgressait automatiquement la dernière, ben… Chris releva la tête et rouvrit les deux yeux juste le temps de demander :

-Et toi ? Tu faisais quoi à Spanish Harlem ?

Car Chico avait vu juste, on n’en savait jamais mieux sur un gars qu’en connaissant son métier. A condition que ce gars réponde correctement à la question.
Autour d’eux, toujours autant de gens, comme si c’était l’heure de pointe. Voyant cela, Chris se dit qu’ils allaient devoir ruser pour enlever Angel en étant discrets.

Chico regarda Chris s’affaler sur un banc non loin d’eux. Chico se rapprocha de son coéquipier sans s’assoir lui-même. Après tout, Chico avait eu le temps de se reposer un peu avant de recevoir la mission de Lullaby, ce qui ne semblait pas avoir été le cas de Chris. Les muscles soudain détendus de ce dernier montrait bien que cela faisait un moment qu’il ne s’était plus assis. Et quand Chris répondit à la question de Chico, le latino tiqua. Il ne l’aurait jamais classé comme simple déchargeur de camions… Mais bon, il laissa à Chris le bénéfice du doute… C’est vrai qu’il avait bien la carrure pour ce genre de métier. Mais Chris semblait quand même un peu trop charismatique pour un job pareil. Un charisme qui émanait de sa voix et de sa façon d’être, un charisme tout à fait naturel. Cela rendait même un peu jaloux le latino qui n’avait jamais bénéficié de cela. Ensuite, Waters lui renvoya la question. Apparemment il avait deviné d’où venait Chico, ce qui était loin d’être difficile quelque part. A cette question, le latino finit quand même pas s’assoir à côté de Chris.

-J’étais vendeur dans une épicerie.

Il laissa s’afficher, sur son visage, un petit sourire qu’il ne pu retenir. Il mentait et savait que, sur ce coup là, il avait très mal mentit. Tous les petits tics de son corps le trahissaient. Mais après tout, il n’en avait rien à faire que Chris sache qu’il vendait de la drogue ou non. C’était juste pour joué la carte du mystère, ne serais-ce que quelques secondes… Et aussi, pour ne pas trop vite se dévoiler à son coéquipier. Il regarda alors la voie à gauche et à droite puis refixa Waters.

-Non, je déconne… A ton avis je faisais quoi ? Comment un latino peut-il s’en sortir à Spanish Harlem ?

Enfin, pour Chico, il n’y avait qu’un seul moyen de vivre là-bas… Il n’en avait jamais appris d’autres. Et il savait que son coéquipier allait très vite trouver, car, après tout, dans ce cas-ci, les préjugés étaient bien réels. Il sourit en fixant toujours Chris. Au loin on entendait un train arriver, Chico se leva, mais tenait toujours le regard de Chris pour entendre sa réponse.

Le petit jeu auquel jouaient les deux hommes était bien naturel. Pour se connaître, il fallait bien passer par quelque chose. Mais cacher ce qu’ils étaient vraiment, dans le passé, ne servait vraiment plus à rien : en effet, toutes les pièces avaient été remises à leur position de départ. Ils ne vivaient et ne vivraient jamais plus dans le même contexte qu’avant. Une seule chose les poussaient tous les deux à faire ça : l’instinct de survie. Ne jamais dévoiler toutes ses cartes avant d’être certains du coup à jouer. Ne jamais laisser l’autre en savoir plus que soi-même. Sinon, à tous les coups, on est baisé. Et parfois en prison, cette expression était à prendre au sens littéral.
Et ici, Chris avait un avantage. Il avait un physique « passe partout ». Il aurait pu être ouvrier, pompier, camionneur… Et même flic, qui sait… Seuls quelques traits comme son sourire, son regard bleu, pouvait peut-être faire douter le latino.
Mais Chico, lui, était un livre ouvert comme Chris avait déjà pu le voir à son accent, sa façon de parler, de porter son arme. Et quand Chico lui affirma être vendeur dans une épicerie, Chris redressa la tête et le regarda, les sourcils froncés, sceptique. Puis il sourit et reposa sa tête. Mais presque instantanément, le latino se reprit, arrêtant les frais et demandant à Chris de deviner. Bref, il se donnait à Chris.
Le sociopathe se releva et s’étira brièvement, regardant le latino de la tête aux pieds. Brusquement, il attrapa la chaîne en or que Chico portait autour du cou.

-Chaîne en or… Pour un épicier, c’est du grand luxe.

Puis il passa une main dans les cheveux de Chico.

-Gomina dans les cheveux pour te donner un look de pseudo mafieux. Chaussures cirée régulièrement et…

D’un mouvement rapide, Chris chopa l’arme de Chico sans le retirer du jeans de celui-ci. Il mit juste le doigt sur la gâchette de l’arme dont le canon était pointé droit sur les couilles du latino.

-Et ça c’est pour te protéger des braqueurs je suppose…

Chris lâcha l’arme et sourit. Il pouvait entendre le train arriver au loin. Son regard était braqué sur celui d’Alvarez.

-Ton père était peut-être épicier… Mais toi, tu vendais un autre type d’épicerie…

Chico regarda Chris se lever à son tour. Les deux se regardaient de la même manière, de haut en bas pour chercher la vérité dans ce qu’ils disaient tous les deux. Après quelques secondes où le silence régnait entre les deux hommes, Chris chopa le collier de Chico. Cela surpris le latino qui ne dit rien laissant parler son coéquipier. Ouais, c’est vrai que cette chaine ne faisait pas vraiment épicier… Chris lâcha sa chaine et enchaîna en passant sa main dans les cheveux de Chico. Le latino eu un léger mouvement de recul instinctif. Comme s’il sentait, tout à coup, le danger que représentait son coéquipier. Il écoutait toujours Chris continuer sa description et ses observations. Pseudo mafieux… Chico fronça les sourcils à cette réflexion. Il était bien mieux que cela. C’était un dealer professionnel et pas un petit mafieux. Waters continua alors son chemin et sa main s’arrêta alors sur l’arme de Chico. Le latino sursauta légèrement et fixa furtivement l’arme avant de recadrer son regard sur Chris. Chico commençait à transpirer se demandant si son coéquipier allait tirer. Car, après tout, il ne le connaissait pas plus que cela. Il ne savait pas vraiment qui il était… Ni de quoi il était capable. Quand Chris lâcha l’arme, Chico se détendit un peu en reculant légèrement. Qui était donc ce Chris ? Certainement par un simple déchargeur de camion, ça c’était certain. Enfin pas à temps plein en tous cas. Son coéquipier conclut ses petites observations par le fait que Chico n’était définitivement pas un épicier comme les autres. Chico passa sa main dans ses cheveux pour se détendre un peu, puis mit son arme toujours à la ceinture de son jeans mais derrière.

-Ouais… Disons que je vendais une herbe pas vraiment légale… Enfin c’était même bien pire que de l’herbe… Mais bon, maintenant ça n’a plus vraiment d’importance…

Il fixa tantôt la voie tantôt Chris.

-Et toi, à mon avis, tu n’es pas non plus un déchargeur comme les autres, je me trompe ?

Il laissa apparaitre un léger sourire, mais n’était pas pour autant rassurer. La présence de Chris le mettait, désormais, mal à l’aise. Comme s’il commençait à comprendre qu’il n’était pas le seul criminel sur la voie. La seule chose qui rassurait le latino c’était le fait que c’était lui qui avait le flingue et pas son coéquipier.
Le train entra alors en gare lentement. Chico le regarda avancer puis, enfin, s’arrêter. Il n’osait pas bouger, comme s’il lui fallait la permission de Waters pour le faire. Son coéquipier l’avait, décidément, rendu plus méfiant et moins fier.

Chris savait en agissant et en sentant le mouvement de recul du latino qu’il allait rendre le latino méfiant vis-à-vis de lui. Ce n’était pas sa façon de procéder d’habitude… En général, il mettait plutôt ceux avec qui il devait cohabiter en pleine confiance. Cependant, il pensait que dans ce cas-ci, peut-être que de la méfiance naîtrait une confiance encore plus forte. Chris savait comment jouer avec les méandres du cerveau des autres, comment tordre et détendre les situations, comment rendre les choses et les sentiments tellement complexes qu’il n’était plus possible de s’y retrouver. Ne restait alors plus qu’une seule alternative quand on n’avait pas le choix de se coltiner le sociopathe : se fier à lui, en aveugle… Et attendre que ça passe.
Il avait pu aussi sentir la sueur froide sur le ventre de Chico alors qu’il tenait la crosse du révolver. Mais après tout, il aurait suffi que la gâchette ait été sensible et adieu Popol et ses deux playmates. Chris n’aurait pas été fier non plus si la situation avait été inverse.
Quand Chris le lâcha, le latino recula. Distance de sécurité. Réflexe normal. Et tout en se détendant, le latino corrigea son erreur. Mais bon… Comme Chico l’avoua lui-même, il était dealer dans son ancienne vie. Et les dealers, entre eux, ne jouent pas le genre de petit jeu que venait de jouer Chris. Les dealers, eux, ont leurs règles, leur jargon… et ce qui ressemble vaguement à un code d’honneur. Chris lui, était un meurtrier aux pulsions et hormones en free-lance constant.
Et quand Chico eut terminé sa petite confession à propos de la came qu’il vendait, Chris sourit, ravi d’être arrivé à lui faire cracher le morceau. C’était un jeu pour lui, comme tout le reste. La vie était un challenge constant où le but était d’avoir un maximum de sensations, et aussi, de toujours obtenir ce qu’on veut des autres. Peu importe la manière.
Le train arrivait en gare, glissant silencieusement sur le rail unique. Et cela aidait le latino à reprendre contenance. Apparemment, l’idée d’accomplir la mission était importante pour lui. Alors que pour Chris, c’était juste un prétexte pour rester dans le système… Jusqu’au moment où il aurait compris comment tout ce bordel marchait. Et puis… Il avait déjà une petite idée quant à ce qu’ils feraient une fois qu’ils auraient muselé ce truc, Angel. Et aucun doute que ça plairait à Chico… Il dealait pour l’argent dans l’ancien monde… Dans celui-ci, il faudrait qu’il apprenne à se recycler.
Le train s’arrêta à leur hauteur et les porte s’ouvrirent avec force de vapeur blanche… Chris sourit. Ils y allaient fort sur les effets spéciaux dans le coin.
Et alors qu’ils faisaient la file, jouant un peu des coudes pour monter dans le train, Chico reformula sa question, insistant pour avoir la vérité, cette fois. Chris le regarda alors dans les yeux et sourit légèrement en haussant les épaules.

-J’étais un déchargeur comme les autres… A Rikers.

En supposant qu’ils venaient de la même Terre (en considérant qu’il y en ait plusieurs), Chico saurait de quoi il parlait. Après tout, il venait d’un milieu où le nom était prononcé couramment, que ce soit pour désigner ceux qui en étaient sortis ou ceux qui y étaient entrés. Et si ça tombe, Chris connaissait certains noms connus de Chico.
Chris fini par monter dans le train, se projetant en avant en s’accrochant à la rampe. Une fois à l’intérieur, il avança entre les sièges pour trouver une place libre. Une vieille dame, n’arrivant pas à soulever son gros sac pour le mettre dans le compartiment prévu à cet effet au-dessus des sièges, lui bloqua le passage. Chris lui sourit et l’aida. Elle le remercia, et Chris continua jusqu’à trouver deux places libres. Chico s’assit en face de lui.

-C’est quoi l’étape suivante ?

Chris s’avança le premier vers le train, ainsi que d’autres personnes qui étaient sur la voie. Ce fut bientôt une mini-file qui voulait rentrer dans le train futuriste. Chico s’avança à son tour, et, après avoir bousculé quelques vieilles femmes toutes aussi étranges les unes que les autres, arriva à la hauteur de son coéquipier. C’est à cet endroit même, entre le quai et l’entrée du wagon, que Chris se décida à dire la vérité sur son passé. Quand le nom de la célèbre prison arriva aux oreilles de Chico, celui-ci sourit. Ca y est, il comprenait mieux, Chris avait fait, comme au Monopoly, un petit tour par la case prison. Et ce n’était sûrement pas pour avoir vendu de la came. Non, les manies, la façon d’être et de parler de Waters étaient plus proches du sociopathe que du dealer. Et cela n’allait pas rassurer le petit latino qui, instinctivement, fixa l’éternel sourire de son coéquipier qui, en une impulsion, rentra dans le wagon. Si Chris avait survécu à Rikers ce n’était sûrement pas pour rien. Après tout, les sociopathes ont le dont pour survivre. Et pour tuer…
Chico rentra à son tour dans le train, non sans se faire dépasser pas une jeune fille, apparemment pressée, tellement il était perdu dans ses pensées. Il suivit Chris en fixant chacun de ses faits et gestes. Waters n’avait pas l’air pressé, lui, par cette mission pourtant importante. La preuve étant qu’il aida même une vieille dame. Et quand cette dernière remercia le supposé sociopathe, Chico se disait qu’elle ne se rendait pas compte à qui elle disait « merci »… Enfin, ils trouvèrent des places libres et s’installèrent l’un en face de l’autre. Chris ne tarda pas à reprendre la conversation se demandant quelle était l’étape suivant. Chico fronça les sourcils. Comment Chris pouvait-il déjà avoir oublié la suite de leur mission ? Comment pouvait-il prendre cela à la légère ? Il fixa Waters droit dans les yeux et parla plus bas.

-Prochaine étape : trouver Angel et l’écarter des gens qui l’entour !

Il regarda à gauche et à droit puis fixa à nouveau Chris d’un air inquiet.

-Encore faut-il qu’on trouve qui c’est Angel…

C’est vrai, la physique d’Angel restait un mystère pour les deux partenaires et Chico espérait pouvoir le ou la trouver avant que le train n’arrive à Deling City… Chico regarda alors brièvement le bout de la muselière qui dépassait de la ceinture de Chris puis il recadra son regard sur Waters.

-T’as une idée ? Un chien ? Une fille ? Angel c’est un nom mixte non ?

Alors que Chico se posait un tas de questions sur l’identité d’Angel. Questions dont Chris, ne pouvait bien sûr pas répondre car les deux nihilistes avaient reçut exactement les mêmes informations. Il avait beau regarder partout, il ne voyait vraiment pas comment pouvoir trouver Angel et, en même temps, il savait que s’ils ne le trouvaient pas, ils échoueraient et ça allait barder pour eux…
C’est alors que le mot Angel arriva aux oreilles de Chico. Sa tête se tourna directement vers la personne dont ce mot venait d’émaner. Il s’agissait d’une fille aux cheveux foncés. Un chien la suivait… Les deux nihilistes avaient donc eux raison de penser qu’il s’agissait bien d’un animal et non d’une personne. Chico se demandait d’ailleurs bien pourquoi Lullaby s’intéressait à ce chien. Peut-être avait-il de grand pouvoir. Qui sait ? En tout cas, ce n’était pas le moment de se poser ce genre de question. Le but c’était d’avoir ce chien et le plus vite sera le mieux. La maitresse d’Angel donna d’ailleurs, inconsciemment, des précieuses indications au deux nihilistes. Apparemment, elle et son chien ont réservé un wagon… Le dernier wagon… Chico sourit. Il attira l’attention de Chris vers le chien et sa maitresse tout en restant discret pour ne pas attirer l’attention. Il parla tout bas à Waters.

-Je crois qu’on a trouvé notre Angel. Et je crois qu’ils ont un wagon réservé pour eux seuls… Ca va nous faciliter la tâche…

Nulle doute que Chris avait, lui aussi, entendu ce que Chico venait de lui dire. Mais le fait de le dire donnait de l’assurance au latino face à Waters.

-T’as un bon plan ?

Car les plans, on ne pouvait pas dire que c’était le fort de Chico. Loin de là… Dans son gang, ce n’était jamais lui qui faisait les plans. Jamais il n’avait été un leader, plutôt un second. Il fixait son coéquipier attendant une réponse rapide de celui-ci. Car il fallait qu’ils agissent vite.

Chris faisait face au petit latino qui se posait énormément de question sur la mission. Qui était Angel ? Comment allaient-ils le reconnaître ? Chris savait que la meilleure technique était l’attente et l’observation. Mais il n’avait nullement envie de jouer les profs. Alors il laissait Chico dans le vague, le fixant juste droit dans les yeux tout en faisant en fait juste attention à ce qu’il voyait en arrière-plan. Chris se demandait pourquoi cette mission était tellement importante pour Chico… Était-ce à cause de l’argent ou seulement parce que dans ce nouveau monde, il avait besoin de repère, d’un groupe dans lequel s’inclure, de quelqu’un qui lui dise ce qu’il devait faire, quand et comment ?
Chris avait vu beaucoup de jeunes gens, en prison, agir selon la deuxième raison. Certains, les plus intelligents, qui acceptaient de rester en retrait, réussissaient plutôt pas mal à survivre, laissant les leaders prendre les coups. Et malheureusement pour Chico, Chris ne serait certainement pas ce genre de leader.
Alors, une voix féminine s’éleva. Chris l’avait vue arriver avec son chien par derrière Chico, sans même soupçonner que ce clébard pouvait être le fameux Angel. Et si Chris ne réagit pas du tout physiquement au nom que prononça la jeune femme, Chico se retourna carrément. Sa réaction était probablement due au stress. Car il doutait que même un petit dealer en sache si peu au niveau de la discrétion.
La jeune femme passa à côté d’eux et Chris ne cligna même pas d’un œil. La fille parlait à son chien comme s’il pouvait la comprendre et leur donnait en même temps toutes les informations qu’il leur fallait. Il fallait qu’elle se sente vachement en sécurité pour agir ainsi. Chris se demanda alors bien ce que les nihilistes pouvaient vouloir à cette gamine et surtout à son clebs.
Alors Chico se retourna vers lui et sembla quelque peu rassuré. Ils avaient trouvé Angel et c’était comme si c’était Noël pour le petit latino… Chris sourit rien qu’à le voir comme ça.
Mais la question qui suivit surpris le sociopathe. Est-ce qu’il avait un plan ? La réponse était plus ou moins « non ». La réponse était toujours plus ou moins « non ». Chris savait d’instinct comment et quand agir et sans s’en rendre compte, il avait toujours un ou deux coups d’avance sur les autres. Jusque-là, il avait observé ce qu’il s’était passé dans le train. Il avait regardé les personnes monter, s’installer, etc. Sans savoir à ce moment-là si toutes les informations qu’il engrangeait allaient lui servir.
Tout ce qu’il savait, c’était qu’ils étaient dans l’avant-dernier wagon. Et que personne qui était monté dans le train à Timber ne s’était installé dans le dernier qui était, comme l’avait dit la jeune femme, réservé. Mais Chris ne savait pas s’il y avait déjà quelqu’un dans ce wagon ou non.
Chris répondit alors en commençant à faire des dessins invisibles avec son doigt sur la tablette entre eux.

-Maintenant, on attend que le train démarre. Et quand il sera temps, tu t’occupes de la môme, moi du clebs.

Chris ne pouvait plus voir la fille qui était maintenant derrière lui. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il y avait une sorte de boîtier électronique entre chaque wagon. Chris l’avait remarqué en entrant dans le train et en traversant les premières voitures. Cela devait servir à les détacher. Et l'informatique n'était pas le point fort du sociopathe. Fallait voir ce que valait Chico à ce niveau...

Chris ne répondit pas directement à la demande de plan de Chico. Apparemment il n’en avait pas un de prévu. C’était normal, pas facile de faire un plan en quelques secondes. Chico en était, en tout cas, incapable. Chris commença alors à dessiner des dessins invisibles sur la tablette. Le petit latino essayait de trouver une grande vérité dans ces schémas imperceptibles quand Chris le regarda à nouveau lui disant que Chico s’occuperait de la fille pendant qu’il s’occuperait du chien. Le latino l’approuva de la tête, ça lui allait très bien. Il préférait parler à des humains plutôt que de capturer un animal dont les réactions étaient imprévisibles. Bizarre que Chris n’aie pas voulu s’occuper de la fille, il a plutôt une tête de charmeur. Chico était peut-être latino mais il ne pouvait pas se venter d’avoir un sourire aussi mystérieux que Waters…

-Ok ça marche… J’attire l’attention de la fille… Heu… Et toi tu emmène le chien ailleurs c’est ça ?

Chico essayait de visualiser la marche à faire... Et ce demandait aussi comment il allait s’y prendre avec cette fille qu’il ne connaissait même pas. Il fixa alors l’endroit qui séparait les deux wagons… Ca aussi c’était une autre histoire. Comment pouvoir les séparer ? Il se souvint alors de ce que lui avait dit Luxure et fixa à nouveau Chris.

-Tu crois que l’engin nihiliste peu séparer les wagons ?

Il avait dit cela le plus bas possible. Il savait que si quelqu’un savait qu’ils étaient nihilistes, leur mission était foutue. Il lui fallait en être sûr avant d’aller près d’Angel. Alors, sans attendre les réponses de Chris, il se leva et se posta entre deux wagons. Il regarda partout et vit rapidement un boîtier à chiffres qui permettait surement de séparer les wagons. Un sourire s’afficha sur son visage et il sortit alors discrètement son engin nihiliste. Après quelques manipulations, il réussit à trouver le code qui apparu sur son engin, mais il ne le nota pas dans le boîtier car c’était loin d’être le moment. Chico était tout fier et cela se marquait sur son visage.

Chris ne fit que hocher la tête à la première question de Chico. En gros, ouais, c’était ça le « plan ». Mais Chris avait déjà sa petite idée pour ce qui était de la suite… Seulement, il ne mettrait Chico dans la confidence que quand celui-ci serait beaucoup trop occuper pour réfléchir et donc pour éviter quoi que ce soit. Car il doutait qu’Alvarez soit d’accord de le suivre volontairement.
Le train démarrait, et il allait falloir y aller. Chris regardait les gens autour d’eux lorsque le latino posa une autre question… Chris porta alors son attention sur le collier qu’il portait autour du cou au bout duquel pendait un pentacle orné de petites têtes de morts. Et alors que Chris allait répondre, le petit latino se leva, n'attendant pas d'avoir son avis.
Chris le regarda se faufiler entre les siège pour atteindre l'intersection des wagon où il passa dans un sas. Du coup, Chris ne pouvait plus voir ce qu'il traffiquait... Alors, après une minute, Chris se leva à son tour pour aller rejoindre Chico. Le passager des siège juste à côté regarda Chris d'un air interrogateur probablement involontaire. Et le sociopathe répondit tout aussi instinctivement par un sourire qu'il adressait souvent aux gardiens qui le regardaient, d'un air sceptique, quand il s'éclipsait avec un autre détenu... Un sourire qui voulait tout et rien dire. L'homme baissa automatiquement les yeux.
Retrouvant Chico dans le sas, il s'appuya au mur, recommençant à jouer avec le pendantif qu'il avait créé à partir de l'engin nihiliste.

-La chef des nihilistes a dit que ça pouvait tout faire… Mais très franchement, je doute que ce truc puisse vraiment TOUT faire…

Il fit un clin d’œil à Chico puis sourit. Le train ne faisait aucun bruit et pourtant ils atteignaient ce qui semblait être la vitesse de croisière. Et cet engin roulait bien plus vite que n’importe quel train terrien… Il fallait qu’ils se bougent le cul.

-Faudra que tu t’occupes de ce truc. J’ai jamais eu le tour avec tous ces trucs électroniques…

Chris regarda par la fenêtre du sas qui donnait sur le wagon presque vide où se trouvait la jeune femme.

-Et si t’allait draguer un peu, hein. T’es latino, t’as le sang chaud, non ?

Il comptait sur Chico pour gagner la confiance de la gamine... Il voulait voir ce que le latino vallait à ce jeu-là... Lui s'occuperait de gagner la confiance du chien... Mais avant, Chris fit un rapide petit compte dans sa tête.

-On a deux personnes en plus de la fille dans ce wagon. Deux gars.

Il se retourna vers Chico.

-Ca devrait pas poser de problème.

Sans rien ajouter, Chris entra alors dans le wagon... Une fois arrivé à hauteur des quatre place juste à côté de celle occupée par la fille, l'ancien détenu interpella Chico.

-Hey! Gringo! Ici c'est bien!

Chris s'installa et fit mine de regarder attentivement par la fenêtre.

Tout en rangeant l’engin nihiliste dans sa poche, Chico écoutait Chris. Il lui sourit à la première remarque de ce dernier. Ca pouvait peut-être pas tout faire, mais ça pouvait certainement faire pas mal de chose. En effet, si ça pouvait trouver un code d’un wagon inconnu, ça pouvait surement faire beaucoup plus de choses que ne l’imaginait un Chris apparemment septique. Ensuite, Waters affirma qu’il était loin d’être calé en électronique. Chico se sentit alors d’une grande utilité dans l’aventure, Chris était peut-être baraqué, mais avait des lacunes que Chico pouvait combler par ses quelques connaissance en électronique et en informatique. La preuve étant qu’il n’avait pas pris plus d’une minute pour comprendre le système de séparation des wagons.
Chico regarda ensuite par la vitre du wagon la où regardait déjà Chris. C’était dans ce wagon qu’ils allaient devoir prouver ce qu’il fallait faire. La réflexion de Chris rendit Chico légèrement anxieux. Le fait qu’il soit latino ne voulait pas dire que c’était le roi de la drague, hélas pour lui. En plus, si ça tombe, il n’était pas du tout le style de la fille en question… Mais, cette faiblesse, il ne voulait pas la montrer à con coéquipier.

-Ouais, allons-y !

Mais avant que Chico n’entre, bien déterminer à réussir, Chris précisa qu’il y avait deux autre gars dans le wagon. Chico aurait pourtant juré que la fille et Angel serait seul. Pas de chance, il y avait bien deux gars supplémentaires… Mais apparemment, cela ne semblait pas être un problème pour Chris qui insinua qu’il allait s’en occuper. Chico espérait que Waters savait ce qu’il faisait. Ce fut d’ailleurs lui qui rentra en premier dans le wagon et interpella Chico. Le latino rentra et s’assit près de lui. La fille n’était qu’à un mètre d’eux… Un petit mètre… Chico faisait mine de regarder par la fenêtre avant de se retourner vers la fille un sourire aux lèvres.

-Salut ? Tu vas aussi à Deling City ?

Linoa était occupé à discuter avec sa chienne d’un certain troublions nommé Squall en ne s’occupant guère des nouveaux arrivant lorsque l’un d’eux après avoir regardé la fenêtre l’interpella avec le sourire.

« Oui ! J’ai de vieux amis qui se trouve là bas ! »

La jeune femme semblait d’une sociabilité étonnante et ne semblait pas être sous ses gardes, touchante preuve de naïveté, à moins que ce ne soit autre chose.


De son coté, Angel s’était mis à grogner, sentant visiblement quelques mauvaise attention, mais elle fut bien vite rabroué par sa maîtresse.


« Excusez-la, elle doit sentir votre stress. C’est la première fois que vous abordez une fille ? »

Chico n’hésita pas beaucoup à le suivre. Mais Chris espérait bien que le latino saurait faire marcher son super bidule électronique quand il le faudrait. Ils s’installèrent et, alors que Chris semblait regarder le paysage défiler par la fenêtre, il se mit en fait à observer un des autre gars qui se trouvait là dans le reflet de la vitre… L’autre était hors de vue. Il fallait qu’il les fasse sortir du wagon avant que Chico ne le décroche… Et en plus, sans attirer l’attention de la jeune femme… Chris était un manipulateur, mais là, la situation ne s’y prêtait pas vraiment. Pas assez de temps, aucun lien entre les personnes présentes… La distance entre elles, même n’étant que de quelques places, était déjà un obstacle…
Bref, les faire sortir était quasiment impossible… Pas sans que cela semble louche. Et dans ces cas-là, il n’y avait qu’une seule chose à faire : attendre… Attendre que de nouvelles données changent les pièces du jeu de place.
Chico s’adressa à la fille et Chris ne quitta pas le paysage des yeux. Cependant, il tiqua légèrement. Non, on était dans la réalité et les clichés ne marchaient pas forcément… Les latinos n’étaient peut-être pas tous des dragueurs finis. En tout cas pas celui-là… Et même la fille le remarqua.
Le chien grogna. Signe qu’il n’était pas en confiance. Fallait dire que Chico cachait mal son jeu. Alors Chris se désintéressa de la ville pour porter son attention sur le chien. Cela donna une idée à Chris… Il y avait probablement moyen de s’en sortir sans foncer dans le tas, sans violence… Et là, la manipulation pouvait servir.
Chris n’était pas comme Chico… Il calculait en gardant son sang-froid. Il tendit alors doucement la main vers l’animal et fit un léger claquement de langue. Il gardait toujours en tête que si les nihilistes voulait ce clebs, ce n’était pas un clebs comme les autres et il restait légèrement sur ses gardes. Il sourit à la maîtresse du chien dont le museau (et la mâchoire) n’étaient qu’à 50 centimètres de sa main. Il s’adressa à l’animal, imitant presque parfaitement le ton calme sur lequel il avait entendu la fille lui parler il n’y avait pas deux minutes.

-N’aie pas peur de ce pauvre Chico… C’est lui qui a peur de ta maîtresse, pas l’inverse.

Puis à la fille.

-On va là-bas nous aussi. On vient de débarquer dans tout ce bordel et faut qu’on trouve un endroit où dormir.

Un bon mensonge a toujours une bonne base de vérité… Les exs de Chris auraient pu en témoigner : elles y croyaient toujours… Enfin avant que la planète ne parte en fumée… Et puis, c'était la curiosité de la fille qu'il fallait toucher... Le bon vieux schéma curiosité-fascination-obsession. Un truc de narcissique.

La première étape était passée, Chico avait entamée la conversation avec la fille. Et, elle avait répondu assez sympathiquement à son appel. Apparemment, elle semblait connaitre la région étant donné que ses amis habitaient dans le coin. Elle ne se doutait, pour l’instant, de rien. Au contraire, elle paraissait très sociable. Et ça, c’était un avantage pour Chico. Cela le détendit un peu. C’est alors que le chien, cible des deux nihilistes, se mit à grogner. Entre Chico et les chiens, quels que soient leur race, ça n’a jamais été le grand amour. Celui-ci ne faisait pas exception. Il semblait avoir ressentit le stress de Chico. Sa maitresse confirma les pensées du nihiliste. Le latino fixa alors Angel droit dans les yeux comme pour lui montrer qu’il maitrisait parfaitement ses émotions. C’est là que Chris entra, enfin, en scène pour calmer l’animal. Il semblait avoir un bon feeling avec. C’était plutôt un avantage pour eux. Waters parla ensuite à la fille, confirmant qu’ils allaient au même endroit qu’elle. Chico recadra alors son regard sur la fille et sourit.

-Ouais les voyages ça crève. Moi c’est Chico et toi ?

La présence de Chris donnait de plus en plus de confiance à Chico qui ne lâchait pas la fille du regard. Il ne cessait de se dire que s’il n’arrivait pas à la faire sortir de ce wagon, non seulement il ratait sa mission, mais en plus il perdait la face devant Chris.

((Si je dis que j'avais oublier de poster, ça compte comme une excuse ? *sors*)


Observant les deux hommes avec le sourire avant de ne rappeler sa chienne qui s'assied tout près d'elle en grognant légèrement, Linoa lui caressa la tête avant de ne se retourner vers ses interlocuteurs qui, étonnamment ne la connaissait pas. Plutôt étonnant quand on savait l'aventure qui les avait mené un an plus tôt à défier la sorcière du futur... Après tout, peut-être que ses dernier faisait partis de ceux qui pensait que cet événement n'avait jamais exister ?

"Je m'appelle Linoa. Si vous vous dépêchez en sortant de la gare de Deling City, vous pourrez peut-être trouvez une chambre à l’hôtel ^^"